1. Pourquoi faire appel à un coaching d’organisation ?
Quand une organisation traverse une transformation majeure, les approches classiques – coaching individuel, team building, formation – deviennent rapidement insuffisantes. Le symptôme est connu : malgré les bonnes intentions, les efforts se diluent, les résistances s’installent, les décisions sont freinées ou déconnectées des réalités de terrain.
Le coaching d’organisation intervient à un autre niveau. Il considère que l’organisation est un système vivant, traversé par des logiques visibles (structure, objectifs, processus) mais aussi invisibles : rapports de pouvoir, peurs collectives, croyances héritées, règles implicites, récits identitaires.
Ce n’est pas une méthode de résolution de problème. C’est une posture d’accompagnement du vivant, qui aide une entreprise à se regarder en face, à se dire ce qui doit l’être, et à se repositionner sans renier son histoire.
Le coaching d’organisation n’est donc pas une solution toute faite, mais un processus d’émergence collective, au service d’un nouvel alignement entre sens, stratégie et systémie.
2. À quels contextes ce type de coaching répond-il ?
Nous intervenons lorsque le système lui-même montre des signes de fatigue, de dérive ou de transition difficile. Le coaching d’organisation est particulièrement adapté dans les contextes suivants :
- Fusion, acquisition, réorganisation : faire dialoguer deux cultures, créer un corps managérial commun, restaurer la clarté des rôles.
- Changement de gouvernance ou de direction : poser un nouveau cap sans rompre avec l’existant, restaurer la confiance.
- Repositionnement stratégique : faire évoluer les pratiques managériales pour incarner une stratégie renouvelée.
- Crise de sens ou d’identité : perte de repères, démobilisation, usure du lien entre dirigeants et équipes.
- Croissance rapide : accompagner la montée en complexité sans perdre l’ADN fondateur.
Dans chacun de ces cas, les leviers classiques ne suffisent plus. Ce n’est pas une compétence isolée qu’il faut développer, mais une capacité collective à traverser un seuil.
3. Ce que permet le coaching d’organisation
Un coaching d’organisation bien mené ne promet pas une transformation « en douceur ». Il pose les conditions d’un changement lucide, profond et durable, en s’attaquant à la fois aux structures, aux représentations collectives et aux relations entre les strates.
Concrètement, ce type d’accompagnement permet :
- De réaligner les niveaux de décision (Comex, middle management, terrain) sur une même vision partagée
- D’ouvrir des espaces de vérité sur ce qui dysfonctionne ou se répète dans les angles morts de l’organisation
- De clarifier les rôles et les responsabilités, là où le flou empêche l’engagement
- De reconstruire une dynamique de confiance et de parole, quand les mécanismes défensifs prennent trop de place
- De mobiliser les équipes autour d’un récit clair et fédérateur, sans injonction ni storytelling factice
Ce n’est pas un « projet » à piloter, mais un processus à accompagner. Il engage le leadership, mais aussi la culture et la manière de coopérer à tous les étages.
4. Notre approche systémique et incarnée
Le coaching d’organisation ne se résume pas à une série d’ateliers ou de coachings ponctuels. C’est une posture d’écoute, de lecture et d’intervention systémique, où l’on croise plusieurs grilles de compréhension de ce qui fait qu’une organisation tient — ou se dérègle.
Nous intégrons plusieurs niveaux d’analyse et d’intervention :
- Le niveau symbolique : quels sont les récits fondateurs, les valeurs affichées et les tabous implicites ?
- Le niveau politique : où se situent les véritables lieux de pouvoir ? Quels jeux d’alliance et de rivalité façonnent la dynamique interne ?
- Le niveau culturel et relationnel : quels sont les styles managériaux dominants ? Quelles croyances circulent sur le changement, l’autorité, l’initiative ?
- Le niveau opérationnel : comment les décisions se prennent-elles ? Quelle est la réalité des circuits d’information et de régulation ?
Nous ne cherchons ni à plaquer des solutions externes, ni à éviter les tensions. Notre rôle est de rendre visibles les interactions, d’en dénouer les impasses, et de créer les conditions pour qu’une autre manière de fonctionner émerge de l’intérieur.
C’est un accompagnement exigeant, qui suppose une confiance forte entre les parties prenantes et le coach — et une volonté réelle de ne pas se contenter de changements cosmétiques.
5. Les leviers d’intervention à activer
Notre pratique du coaching d’organisation s’articule en dispositifs multi-niveaux, co-construits à partir d’un prédiagnostic initial, et ajustés au fil du processus. Voici les principaux leviers que nous mobilisons :
▸ Diagnostic culturel et relationnel
- Entretiens qualitatifs avec différentes strates
- Observation de comités ou d’espaces opérationnels
- Cartographie des dynamiques d’acteurs, des nœuds de tension et des zones de silence
▸ Séminaires de réalignement managérial
- Espaces de mise à plat, de partage de vision et de clarification des rôles
- Travaux sur les représentations du pouvoir, de la coopération et de la responsabilité
▸ Coaching des instances clés
- Codir, Comex, comité projet, ou cellules transversales : travailler à la fois la posture, les interactions et les modalités de gouvernance
▸ Dispositifs participatifs
- Cercles de discussion, sondages ouverts, ateliers de diagnostic partagé : pour impliquer les collaborateurs autrement que par de simples communications descendantes
▸ Accompagnement des RH et du leadership dans la durée
- Aide à la montée en maturité du leadership intermédiaire
- Intégration de la transformation dans les pratiques RH (recrutement, onboarding, formation, reconnaissance)
Nous croyons à un accompagnement incarné, ni hors-sol ni technocratique, qui respecte l’histoire de l’organisation tout en lui donnant les moyens de se réinventer.
6. Exemple d’accompagnement : transformer une culture de prévention dans une entreprise de travaux électriques
Contexte
Une entreprise de 250 personnes, spécialisée dans les travaux électriques pour les bâtiments publics et les infrastructures urbaines, fait face à un double défi : un accident grave récent et une pression réglementaire croissante sur les sujets de sécurité qui la pénalise financièrement. Malgré des outils et procédures en place, la culture de prévention reste vécue comme une contrainte externe, et non comme un levier d’engagement collectif.
Demande initiale du dirigeant
« On a beau faire des formations sécurité, ça ne prend pas. Les chefs de chantier jouent le jeu, mais ça ne redescend pas. Et parfois, j’ai l’impression que même les cadres font semblant. On a besoin d’un vrai changement culturel, pas d’un habillage. »
Dispositif déployé
Le coaching d’organisation s’est structuré en plusieurs strates :
- Pré-diagnostic approfondi
- Entretiens individuels avec des membres du Comex, des encadrants, des chefs de chantier et des opérateurs terrain
- Observation d’une réunion sécurité et d’un brief chantier
- Séminaire de réalignement managérial
- Codir élargi sur deux jours pour poser un récit commun sur l’accident, revisiter les représentations de la prévention, et décider de messages-clés à porter en interne
- Dispositifs participatifs
- Ateliers « paroles de terrain » avec des binômes ouvriers / encadrants
- Carte collaborative des « risques vécus mais non exprimés »
- Coaching du Comex
- Travailler la cohérence entre ce qui est dit en haut et ce qui est observé en bas
- Soutenir la posture de leadership préventif dans la durée
- Journée de la prévention
- Conçue comme un rituel managérial fort : pas un événement communicationnel, mais un espace de reconnexion aux réalités métiers, aux tensions vécues et à l’engagement collectif
Résultats observés
- Baisse significative des actes à risque signalés mais non verbalisés
- Amélioration du climat de confiance dans les réunions de service
- Des managers qui parlent de sécurité non plus comme une obligation, mais comme un levier de reconnaissance et de responsabilité
« Pour la première fois, j’ai senti que la direction voulait écouter. Pas imposer. On a pu dire les vraies choses. » — Chef d’équipe
« Ce coaching nous a aidés à poser des mots, mais aussi des actes. Et à être alignés dans ce qu’on montre. » — Directeur technique
7. Conditions de réussite et posture du coach d’organisation
Un coaching d’organisation réussit rarement par hasard. Il repose sur plusieurs conditions clés :
▸ Un mandat clair et assumé par la direction
Sans volonté réelle d’écoute, d’ajustement et de remise en question au plus haut niveau, l’intervention risque de devenir un alibi de changement, non un levier.
▸ Une alliance solide entre les parties prenantes
Le coach d’organisation agit comme un tiers loyal : il n’est ni l’exécutant de la direction, ni le porte-voix des insatisfaits. Sa neutralité est engagée : il facilite les prises de conscience, sans éviter les zones sensibles.
▸ Un engagement dans la durée
Transformer une culture ou un fonctionnement collectif ne se fait ni en un atelier, ni en un trimestre. Le rythme doit être soutenable, sans renoncer à la profondeur.
▸ Une approche modulaire et itérative
Nous n’imposons pas un dispositif figé. Chaque organisation est singulière. Le coaching évolue avec elle, en respectant les temporalités, les résistances, les émergences.
Le coach d’organisation doit savoir lire entre les lignes, parler à toutes les strates, créer des espaces de décantation. Il est à la fois miroir, facilitateur et catalyseur.
8. Démarrer : comment poser un bon cadrage d’intervention ?
Toute intervention commence par un prédiagnostic rigoureux, réalisé en étroite collaboration avec les décideurs concernés. Ce moment est fondamental.
Il permet de :
- Clarifier les enjeux réels et les non-dits
- Identifier les parties prenantes à impliquer
- Poser les limites, les risques et les points de vigilance
- Co-construire un protocole réaliste et éthique, adapté au terrain
Ce temps de cadrage est aussi l’occasion de sentir si la coopération entre l’organisation et le coach est possible. Le coaching d’organisation ne peut pas être « imposé » : il nécessite une confiance réciproque dès le départ.
9. Questions fréquentes et premières clefs d’auto-positionnement
▸ Mon organisation est-elle “prête” pour un coaching d’organisation ?
Il ne s’agit pas d’être prête, mais d’avoir le courage de regarder ce qui est là, avec lucidité et curiosité.
▸ Faut-il impliquer tous les salariés ?
Non. Nous travaillons souvent par cercles concentriques, à partir des instances clés, avec des ouvertures participatives ciblées.
▸ Ce n’est pas risqué, de “mettre tout sur la table” ?
Ce qui n’est pas dit agit malgré tout. L’objectif n’est pas de créer un grand déballage, mais de restaurer des espaces de parole régulés, utiles, et respectueux.
▸ Combien de temps dure un coaching d’organisation ?
Selon l’ampleur, entre 3 et 12 mois, avec des rythmes différenciés selon les phases. Un premier cycle court peut suffire à enclencher une dynamique.
▸ Et si nous n’avons pas encore une idée claire de la demande ?
Justement. Le prédiagnostic est là pour ça. Nous vous aidons à poser les bonnes questions, avant de chercher les bonnes réponses.
La transformation n’est pas un objectif. C’est un processus vivant, qui se travaille collectivement, avec humilité et exigence.
Nos coachs interviennent sur toutes la France et sont présents sur les villes suivantes :